30 septembre 2011

Pigeon vole et bébé nage : comment toucher le fond de la piscine (sans Isabelle Adjani)

Les clubs « bébés nageurs » sont à la mode. Si vous n’avez pas de gosse, laissez-moi vous expliquer en quoi cela consiste. Dans l’eau chaude d’une piscine, on laisse macérer le cher mignon accompagné de ses parents et d’autres « puces ». Ce petit monde patauge donc dans un véritable bouillon de culture. Tout cela au nom du sacro-saint « épanouissement » du petit bout, puisqu’il paraît que cette « activité ludique » est indispensable pour que le bébé « développe son autonomie », sa « confiance en lui-même », sa capacité à « aller vers les autres ». Bref, c’est la révolution à la portée des nourrissons : liberté ! Dos crawlé ! Brasse coulée !
Mais qui croit bien faire se fourre parfois la nageoire dans l’œil. En effet, on apprend ces jours-ci que la piscine nuirait à la santé des enfants. Alerte dans les pédiluves ! Nager nuit gravement à la santé ! Un chercheur belge l’affirme : dans les piscines traitées au chlore, les produits organiques de dégradation attaquent l’organisme des enfants mâles de moins de 7 ans ; ça leur bouffe les couilles, leur pourrit le scrotum. A tel point que le risque de constater une fertilité défectueuse à l’âge adulte se voit multiplié par trois. C’est la conclusion d’une étude du professeur Alfred Bernard, toxicologue à l’UCL, un empêcheur de nager en rond qui avait déjà jeté un pavé dans le bassin l’année dernière en montrant que les bébés nageurs développaient quatre fois plus de bronchiolites que les autres.
Vous ne le saviez pas, mais les piscines portent le label « No Kid » ; une bonne raison pour s’y inscrire. Bientôt, même le mercredi on pourra s'ébattre en paix dans l'eau chlorée, entre adultes consentants et, de préférence, non-pissants.