9 février 2013

No Belgium

Ne venez pas chez nous : il fait froid, il pleut tout le temps, vous aurez du mal à trouver un emploi et celui-ci sera mal payé. C’est le message que le gouvernement britannique voudrait faire passer en 2013 ; il veut « corriger l’illusion que les rues sont pavées d’or » et planche sur le lancement d’une campagne de publicité dénigrant la Grande-Bretagne auprès des Bulgares et des Roumains tentés par l’émigration.
Les Français aussi quittent leur pays en masse. Et je ne parle pas des warriors musclés qui officient au Mali, officiellement pour combattre les méchants terroristes, en réalité pour « sécuriser » les précieuses mines d’uranium du Niger voisin, indispensables au bon fonctionnement de la filière nucléaire française. "Un tiers des ampoules françaises brillent grâce au Niger", affirme un expert dans l'excellent dossier du journal espagnol El Païs, "Golpear Mali para salvar Niger" (Frapper le Mali pour sauver le Niger"), daté du 5 février dernier.
Je parles des autres Français, ceux qui s’éparpillent en Floride, font souche à Berlin, prennent racine à Londres. Et de ceux qui prennent le Thalys. En Belgique, où j’habite, il y a de plus en plus de Français. Dans ma rue, dans les bistrots, dans le tram : bientôt, ce sera à nouveau comme chez soi. Et ça, pas question. Je ne suis pas venue pour ça. Alors, amis Français, je vous en conjure : ne venez pas outre-Quiévrain. Y vivre, croyez-moi, n’est pas une sinécure. Il pleut tout l’été (de même qu’en automne, en hiver et au printemps). On mange très mal, et cher : le panier de la ménagère coûte 20% de plus qu’en France. Trouver un emploi salarié quand on ne parle pas néerlandais est mission impossible. Vous aimez le cinéma ? Sachez qu’il n’y a que six salles de cinéma à Bruxelles. Vous aimez la mer ? La côte belge est horrible, défigurée par une rangée de buildings de type HLM. Vous aimez vous promener ? Le paysage urbain est défiguré par les chats de Philippe Geluck, ces personnages difformes et niais qui polluent les rues par leur omniprésence sous forme d’affiches et de pubs.
Bref, ne me rejoignez pas. Je lance un appel du 18 juin à l’envers, cela donne Leppal ud 81 Niuj. Qu’on se le dise !