10 septembre 2012

Pas d'impôt de départ pour le seigneur des Arnault


Le feuilleton de la semaine est la « délocalisation » de Bernard Arnault. Ce doux euphémisme désigne le fait de changer de pays pour payer moins d’impôt. Les infos contradictoires se succèdent : d’abord, on apprend que Bernard Arnault a demandé la nationalité belge (mais pourquoi faire puisque c’est le domicile qui détermine le lieu d’imposition ?) ; ensuite, qu’il habite déjà en Belgique depuis 2011 (donc, s’il est imposé Outre Quiévrain, alors pourquoi demander la nationalité belge ?) ; enfin, qu’il affirme payer ses impôts en France (comment cela, s’il habite en Belgique ?). Tout cela est abracabrantesque.
Quoiqu’il en soit, aux yeux de certains Français, Arnault a trahi. Il a poignardé dans le dos la France, la République, deux mille ans d’Histoire, les rois mérovingiens, etc. L’ingrat ! De même qu’un certain nombre de milliardaires français (entre autres Jean-Luc Lagardère), c’est pourtant l’Etat qui l’a fait roi et qui lui a fourni clé en main son époustouflante ascension. Certes, Bernard Arnault n’est pas parti de rien : il était à la tête d’une grosse PME familiale quand il a été choisi en 1984 par Laurent Fabius, alors Premier ministre, pour reprendre à prix bradé le groupe textile Boussac. Une entreprise dont les plus belles pépites (Dior, le Bon marché…) vaudront des dizaines de milliards quelques années seulement après la reprise.
Le fric, le fric… Il n’y a pas que ça dans la vie. Il y a aussi l'amour. Arnaud Lagardère, héritier de l’empire Lagardère, est amoureux d’un mannequin belge, Jade Foret. Sur une vidéo diffusée en 2011, on a vu l’héritier du groupe aéronautique roucouler auprès d’une bimbo déshabillée (30 cm de plus que lui, 30 ans de moins). Demain, l’airbus A320 du milliardaire cinglera-t-il vers l’aéroport de Zaventem ? Il y en quand même un qu’on ne risque pas de voir s’installer en Belgique, c’est François-Henri Pinault, héritier du groupe de luxe et de grande distribution PPR. Car il est marié avec l’actrice mexicaine Salma Hayek. Ah, le beau ciel de Mexico… Faîtes sonner les mariachis pour accueillir le gringo !
Lire : « Bienvenue chez les riches », Les dossiers du Canard enchaîné, juillet 2012.