14 novembre 2011

AAA-Tchoum


L’agence de notation Standard and Poors a annoncé il y a quelques jours la dégradation de la note française. Panique à bord : quoi, ils ont osé nous rétrograder ? L’honneur du pays en a pris un coup. Serions-nous les nuls des marchés financiers ? C’est certain, les standard&pooris ont lu mon livre « Tchao la France ». Ils se méfient d’un pays incapable de rembourser ses dettes, parce que coiffé d’une élite vieillotte, doté d’entreprises gouvernées par une centaine de croûtons rances qui se renvoient l’ascenseur. Et où la seule nouveauté, ces jours-ci, c’est la sortie du disque de Lucien Gainsbourg, qui chante les chansons de son père : comme c’est neuf, comme c’est frais !
Heureusement, le déshonneur national des deux AA n’a pas duré. C’était un joke, ont affirmé ensuite les évaluateurs, mi-figue mi-raisin. On plaisantait, c’était juste pour égayer le 11 novembre, toujours un peu tristoune. AAA, mortelle la blague. La France, comme les andouillettes, aime les A : les cochonnailles bien de chez nous sont fières de leur label AAAAA. Mais ceux qui me lisent savent que je ne mange pas de ce pain-là, aaaaaaah non.
Moi, j’ai encore mon A, mAier, non d’une pipe ! Et je m’y agrippe. Sur l’échelle alphabético-financière, le A est chic, le B fait un peu pouilleux, et que dire des autres lettres ? Alors, vite, je m’auto-accorde deux AA de plus, avant qu’on ne vienne ausculter ma capacité de remboursement (il est vrai, faible).
MAAAier vous sAlue bien bAs.