No Kid, 40 raisons de ne pas avoir d'enfant, sort en Amérique. Il est publié chez McClelland & Stewart, une maison d'édition canadienne diffusée aux Etats-Unis. Sorti cet été 2009 sous une forme customisée US (la maison d'édition a adapté le texte), le livre a fait l'objet de pas mal d'articles. Ceux-ci ressemblent à première vue à ce qu'on a pu lire ailleurs : “un livre acide et drôle”, “Corinne maier n'a rien compris à l'amour maternel”, etc. Avec une différence : ces Américains habitent des pays immenses, ignorant la sensation d'être “de trop” et de surcroît “né trop tard” qui accable parfois les Européens. Donc, le côté “no future” de No Kid leur échappe peut-être. Ce n'est pas grave : chacun lit à la mesure de ce qu'il est.
Il faut cependant aller y voir de plus près. Je pars quelques jours à New York et à Toronto mi-septembre pour un tour de piste promotionnel. Quand j'aurai fini d'être trimbalée de télé en télé, il y a de multiples choses intéressantes que je peux faire là-bas.
1) Visiter le MoMa (pour les incultes, le Musée d'art Moderne) ;
2) Draguer de beaux Noirs (du moins, c'est ce que m'a conseillé un ami que mon côté bas-bleu énerve) ;
3) Demander l'asile politique en tant que Française, car la France est un pays où le champ des libertés se réduit chaque jour. La preuve : la plupart des journalistes sont convaincus que “on ne peut pas rire de tout”.
Ah bon ? Mais alors qui décide ? Faudra-t-il instaurer une Commission du Rire et des Libertés, afin qu'il n'y ait pas des gens qui osent se gausser de sujets n'ayant pas reçu de “certification citoyenne” ?
En attendant de tirer la langue au politiquement correct, je prends des cours d'anglais pour atténuer un peu mon accent français (à couper au couteau). Mon prof me fait répéter : “It's a tongue-in-cheek book” (c'est un livre au second degré). Mine de rien, c'est mission impossible pour des cordes vocales françaises. “Tongue-in-cheek, Tongue-in-cheek”, je me le répète dans ma salle de bain, dans la rue. Attention, m'a dit Linden, mon répétiteur : ne pas prononcer le g ! J'ai une semaine pour couper le sifflet à cette lettre. Si je n'y arrive pas ? J'ai un plan B, je dirai simplement : “Take it with a pinch of salt”.