Et si la révolution venait de Suisse ? Là bas, l'idée d'un revenu de base d'environ 2000
euros par mois (ce qui correspond à la moitié d'un revenu minimum pour nos
voisins alpins) va faire l'objet d'un référendum au niveau fédéral. Si acceptée
par les électeurs, cette allocation sera inconditionnelle et remplacera diverses
aides sociales actuelles. Yodlons tous en choeur, c'est sur les montagnes que
souffle l'esprit de l'utopiste Fourier. Un magnifique espace d'expérimentation
sociale s'ouvre. Voilà qui mettra peut-être fin aux "jobs à la con", ces boulots
tertiaires vides de sens qui consistent à envoyer des emails, en recevoir, faire
semblant de bosser et rédiger des mémos en jargon. Mon livre "Bonjour Paresse"
en livrait toutes les clés il y a près de dix ans, voilà qu'aujourd'hui un
anthropologue anglais remet le couvert et découvre l'eau tiède.
Se révolter ? Faire grève ? Oh que non, à quoi bon. Mieux vaut
émigrer en Suisse et attendre que l'utopie tombe des urnes. Je suis prête, mes
valoches sont bouclées. Tchao la France et Bonjour Paresse !
3 septembre 2013
3 août 2013
Si Bruxelles m'était conté
Qu’est-ce
qui fait chanter les Blondes ? Qu’est-ce qui fait changer Bruxelles ?
Notre correspondant Outre-Quiévrain, c’est-à-dire moi, est allée sur le terrain
afin d’alimenter le débat de façon constructive, sans polémiques inutiles. Pour le plus grand plaisir du lecteur, mon
billet est rédigé intégralement en langue de bois journalistique. Un décryptage sans concession, au risque de me faire tacler par ma hiérarchie.
Depuis l’accession au Trône du nouveau souverain Philippe, le 21 juillet dernier, Bruxelles,
capitale du petit pays, n’est plus la
même. Un précieux sésame
permet à cette cité de jouer dans la cour
des grands : qu’on se le dise, Bruxelles se contente plus d’être une destination culturelle, elle accède au statut de lieu emblématique. Une métamorphose salutaire et jubilatoire. En effet, les querelles dysfonctionnelles entre Flamands et Wallons (et vice versa),
teintées de dérives populistes, se voient mises
entre parenthèses. A la faveur des températures hors normes qui règnent sur la capitale
de l’Europe (le mercure a bondi),
celle-ci célèbre le mariage entre
tradition et modernité, entre belgitude et mondialisation. Une occasion pour ses habitants de se réapproprier leur cité. Pourtant, une ombre au tableau gâche la
fête : le vivre ensemble et le lien
social sont fragiles. Des Belges, le roi éponyme réussira-t-il à conquérir le cœur ? Un suspense insoutenable. Mais laissons de côté le jargon. Et célébrons la nomination de l’inénarrable et merveilleux Théophile de Giraud (auteur du célèbre pamphlet anti-nataliste L’Art de guillotiner les procréateurs) comme « Childfree man of the year ». Nous applaudissons à cette Légion d’Honneur du non-procréateur, qui honore le plat pays tout entier !
3 juillet 2013
Des pigeons contre la NSA
En Amérique on trouve de tout, la statue de la
liberté, la bannière étoilée, la NASA, le SETI, Disneyworld. Et puis, la page
Wikipedia des inventions américaines est un inventaire à la Prévert de plein de
choses formidablement utiles : le chewing gum, les corn flakes, le paratonnerre…. Et les
whistleblowers, ces gens qui révèlent au public des dysfonctionnements ou des mauvaises pratiques qui nous concernent tous.
Le problème c’est que, régulièrement, l'Amérique déconne, et beaucoup plus sévèrement que les autres. Ces gens sont excessifs ! Pensez donc au Ku Klux Klan, au Mc Cartysme, à l’invasion de l’Irak sous prétexte d’armes de destruction massive, aux OGM...
Aujourd’hui, avec Assange, Manning, et maintenant Snowden, nous sommes entrés, malgré la sympathie que peut inspirer Barak Obama, dans une de ces grandes ères de déconnage. Snowden : comment l’aider ? Où ce garçon, véritable héros du XXIe siècle, va-t-il passer le reste de ses jours : à Cheremetievo ou Guantanamo ? On peut certes manifester sa sympathie sur sa page Facebook, c’est cool, et puis ça va directement dans les serveurs de la NSA ou du FBI, et ça les occupe un moment.
Que faire d’autre ?
Oublions toutes ces passoires que nous utilisons tous les jours pour tchater avec les potes, montrer nos photos de vacances au beau-frère ou causer dans le poste avec la mémé à qui on a péniblement appris à utiliser Skype. Il existe des alternatives.
Tous les outils sont là :
Merci à Yves, taupe infiltrée, pour ces infos et son aide précieuse.
Le problème c’est que, régulièrement, l'Amérique déconne, et beaucoup plus sévèrement que les autres. Ces gens sont excessifs ! Pensez donc au Ku Klux Klan, au Mc Cartysme, à l’invasion de l’Irak sous prétexte d’armes de destruction massive, aux OGM...
Aujourd’hui, avec Assange, Manning, et maintenant Snowden, nous sommes entrés, malgré la sympathie que peut inspirer Barak Obama, dans une de ces grandes ères de déconnage. Snowden : comment l’aider ? Où ce garçon, véritable héros du XXIe siècle, va-t-il passer le reste de ses jours : à Cheremetievo ou Guantanamo ? On peut certes manifester sa sympathie sur sa page Facebook, c’est cool, et puis ça va directement dans les serveurs de la NSA ou du FBI, et ça les occupe un moment.
Que faire d’autre ?
Oublions toutes ces passoires que nous utilisons tous les jours pour tchater avec les potes, montrer nos photos de vacances au beau-frère ou causer dans le poste avec la mémé à qui on a péniblement appris à utiliser Skype. Il existe des alternatives.
Tous les outils sont là :
Car la NSA a horreur des communications qui passent
par TOR, par PGP. Pourquoi ? Parce que les américains pensent que seuls
ceux qui ont quelque chose à se reprocher se cachent. Si nous utilisons tous ces
programmes, nous pouvons peut-être retarder un peu ces systèmes de surveillance
en les saturant. Evidemment, ça demande de changer ses habitudes, mais essayons
avant qu’il ne soit trop tard.
Et moi, comme j’ai la chance de vivre en Belgique,
un pays colombophile, je me renseigne sur les pigeons voyageurs – sans GPS ni
bague.27 juin 2013
En différé du Front
Vous,
ça va ? Moi, pas trop. Ce doit être la météo ("en berne", pour
adopter le jargon journalistique). Heureusement, un livre récent nous apprend à
nous soigner. Le corps a paraît-il une capacité incroyable à se guérir tout
seul ; c’est la résilience à la portée de tous. Quelques conseils simples :
déféquer accroupi (cela dégage les sphincters), rouler des pelles (un
merveilleux anti-stress) et boire du jus de cerise pour vaincre l’insomnie. Et
pour digérer les nouvelles mi-figue mi-raisin, qu’est-ce qu’on fait, docteur ?
Car l'"actu", même "décryptée" par des experts, a une mine blafarde. L’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot a vu s’affronter un apparatchik UMP cumulard, Jean-Louis Costes (déjà maire de Fumel, conseiller général, président de la communauté de communes et fonctionnaire territorial), et un candidat Front National, Etienne Bousquet-Cassagne. Youpi dans les tipis, l’hydre fasciste a été vaincue (de peu). Mais la vraie question, c'est : comment les électeurs ont-ils pu aller voter ? Il était difficile de se lever pour Danette, se mobiliser pour de telles bouffonneries risque de s'avérer impossible. Comme l'écrit Slavoj Zizek dans son ouvrage Violence : "Mieux vaut ne rien faire que de s'engager dans des actes isolés dont la fonction suprême est de huiler davantage les rouages du système".
Bonus : le détail amusant, c’est que l’homme politique Jean-Louis Costes a un homonyme, l’artiste trash Jean-Louis Costes. Qui chante : "Où sont partis les nazis ?". Bonne question, où sont-ils partis ?
Car l'"actu", même "décryptée" par des experts, a une mine blafarde. L’élection législative partielle de Villeneuve-sur-Lot a vu s’affronter un apparatchik UMP cumulard, Jean-Louis Costes (déjà maire de Fumel, conseiller général, président de la communauté de communes et fonctionnaire territorial), et un candidat Front National, Etienne Bousquet-Cassagne. Youpi dans les tipis, l’hydre fasciste a été vaincue (de peu). Mais la vraie question, c'est : comment les électeurs ont-ils pu aller voter ? Il était difficile de se lever pour Danette, se mobiliser pour de telles bouffonneries risque de s'avérer impossible. Comme l'écrit Slavoj Zizek dans son ouvrage Violence : "Mieux vaut ne rien faire que de s'engager dans des actes isolés dont la fonction suprême est de huiler davantage les rouages du système".
Bonus : le détail amusant, c’est que l’homme politique Jean-Louis Costes a un homonyme, l’artiste trash Jean-Louis Costes. Qui chante : "Où sont partis les nazis ?". Bonne question, où sont-ils partis ?
17 juin 2013
Faut que je me tire ailleurs
Nos jeunes n'aiment plus le pays qui leur donné l'égalité, la fraternité, et bien d'autres choses encore. 27 % de jeunes diplômés
estiment que leur avenir professionnel se situe hors de France contre 13 %
il y a un an (sondage du cabinet Deloitte). Et 50 % des 18-24 ans aimeraient
quitter la France pour vivre dans un autre pays (sondage ViaVoice) ! La France
serait-elle ainsi en passe de devenir un pays d’émigration ? Les médias
découvrent le phénomène à la manière dont une poule trouve un couteau. Que dire
de cette « évolution sociétale » qu’ils n’ont pas vu venir ?
Est-ce une « tendance forte » ? S’agit-il d’une « dynamique
positive », ou d’une « dérive » ? Combien de jeunes
réussiront à se procurer le « précieux sésame » leur ouvrant la
frontière d’un autre pays ?
Ils veulent mettre les voiles, bande d'ingrats ! A quoi servent les emplois de non-avenir créés exprès pour eux par François Hollande ? Et les leçons de morale bassinées sur le thème « la France est un beau pays », « on n’est pas mieux ailleurs », « chez nous la laïcité est une valeur » ?
Partir, oui partir. Même Michel Sardou le dit. « Si j’avais 25 ans, je quitterais probablement la France », affirme l’ex-chanteur patriote dans une interview. Oui, vous vous souvenez, c’est celui qui chantait dans les années 1970 « Ne m’appelez plus jamais France » - en référence au bateau, pas au pays. Michel Sardou envisagerait-il un tube sur l’émigration des Français ? Je me charge du texte. Qui a dit qu’en France, tout se termine par une chanson ?
Ils veulent mettre les voiles, bande d'ingrats ! A quoi servent les emplois de non-avenir créés exprès pour eux par François Hollande ? Et les leçons de morale bassinées sur le thème « la France est un beau pays », « on n’est pas mieux ailleurs », « chez nous la laïcité est une valeur » ?
Partir, oui partir. Même Michel Sardou le dit. « Si j’avais 25 ans, je quitterais probablement la France », affirme l’ex-chanteur patriote dans une interview. Oui, vous vous souvenez, c’est celui qui chantait dans les années 1970 « Ne m’appelez plus jamais France » - en référence au bateau, pas au pays. Michel Sardou envisagerait-il un tube sur l’émigration des Français ? Je me charge du texte. Qui a dit qu’en France, tout se termine par une chanson ?
6 juin 2013
Quand est-ce qu'on se couche ?
On annonce un été pourri. Que faire ? Rester coucher ? Attention, le sexe c’est dangereux. La pratique régulière du cunilingus serait « à haut risque » comme s’expriment les journalistes. On apprend grâce à Michael Douglas qu’il existe un lien de cause à effet entre certaines pratiques orales et le cancer de la gorge. Sucer tue ? Est-ce l’abus du 69 qui expliquerait l’état de santé dégradé de celui qui incarna jadis l’impitoyable trader de Wall Street, Gordon Gekko ? Motus et bouche cousue. On retiendra seulement que la langue de l’acteur a fourché lors d’une interview, et à présent il en bave.
Les langues bien pendues en font des gorges chaudes. Prudence quand même. Pour filer au plumard, mieux vaut attendre le « lybrido », ce Viagra pour les femmes. La pilule de l’orgasme garanti sur facture n’est pas encore au point, mais pourrait être commercialisée en 2016. Certains frileux, pourtant, traînent des pieds. Interviewé par le New York Times, le Dr Andrew Goldstein, qui participe aux tests, affirme que plusieurs confrères craignent de voir les femmes transformées en nymphomanes. « Plusieurs consultants de l'industrie pharmaceutique m'ont dit que les sociétés craignaient que les résultats de leur étude soient trop forts et que la FDA (Food and Drug Administration) ne rejette leur produit. Elle pourrait estimer que la substance risque de conduire à des excès sexuels, des adultères en pagaille, et à une fracture sociale ». Qu’allons-nous devenir si la famille, ce n’était plus « un papa et une maman », comme le clament les cathos à serre-tête, mais « un papa et une salope » ?
Oui, qu’arriverait-il si, enfin, on pouvait (une heure, une heure seulement) répondre à la question laissée ouverte par Freud – « que veut la femme ? » Comme ce serait angoissant pour nos amis les hommes ! Quoi, transformer de sages mères de famille en nymphomanes prêtes à faire exploser la cellule familiale ! Et à mettre à bas la société toute entière ! Je veux m’éclater, sinon je pète tout ! Vous imaginez le risque ! Si c’est de la dynamite, ce truc, pourquoi on en balancerait pas des cargaisons au-dessus de la Syrie ? Pan dans les dents ! Le dicton du jour : lybrido aux fourneaux, Assad au culbuto.
27 mai 2013
Célibataires de tous les pays, unissons-nous.
Des dizaines de milliers de personnes étaient dans la rue hier à
Paris pour s’opposer au « mariage pour tous ». Vu de l’étranger, on s’étonne
un peu (« on savait que la France était un pays vieillot, mais là quand
même… »). Au nom de « l’institution immémoriale du mariage », et
de « l’ordre symbolique », les manifestants venus de la cathosphère dénoncent
le mariage homo comme une mascarade.
En réalité, c’est le
mariage qui en est une. Moi, je ne me suis jamais mariée, et je m'en porte très bien. Je propose d’instaurer urbi et orbi le mariage pour personne. A quoi sert le mariage
civil, à l’heure où plus de la moitié des enfants naissent hors mariage ? Il
ne sert, en fait, qu’à transmettre les inégalités d’une génération à l’autre.
Qu’à servir de cadre à l’exploitation de la femme par l’homme. Et qu’à diminuer
les frais de succession. Sacro-sainte propriété privée !
Que les antis continuent de
se battre pour leur vieux gâteau rance : ils ne lâcheront rien ? Moi, je
lâche ce cri : « vive l’abolition du mariage ».
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