Le Nouvel Observateur de la semaine du 1er décembre 2008 me consacre un article assassin, « Le mauvais jeu de la peur ». Selon lui, mon essai paru en 2007, « No Kid, 40 raisons de ne pas avoir d’enfant » (Michalon), se limiterait à un aveu de non-amour à mes propres enfants. C’est ce qu’affirme la journaliste Marie Lemonnier, qui a manifestement trempé son stylo dans le fiel. On est surpris devant la lourdeur maladroite de la charge : mon essai est une attaque contre le discours nataliste ambiant, et non une réflexion sur ma propre progéniture. Encore faut-il savoir lire… Les 50 000 lecteurs français de ce livre de mauvais aloi, et ses nombreux acheteurs dans 13 pays étrangers, seront certainement repoussés par l’effet délétère de ma prose.
En effet, celle-ci nuit gravement à la santé. Celle des bons citoyens qui croient que « travail, famille, patrie », autrement dit « boulot, enfants, république », ça se respecte. C’est manifestement l’avis de Marie Lemonnier, derrière ses petites phrases de sainte-nitouche scandalisée. Mais le mur du çon est carrément franchi quand la journaliste s’attaque à mon nouvel ouvrage (co-écrit avec Frank Martin), « Manuel de savoir-vivre en cas d’invasion islamique ». Elle décrète, je cite, « qu’il « désinhibe les racistes et autres islamophobes frustrés ». Elle ne l’a donc ni regardé ni même ouvert, car dès l’introduction et la 4e de couverture, cet ouvrage est une charge anti-France. Je veux parler de cette France qui a démissionné face aux grands principes qu’elle affiche et qui vit la crise de son identité à travers l’islam.
Raciste, le « manuel »? Celles et ceux qui nous ont invités sur leurs antennes ou sur leurs ondes (France 2, Canal +, radio Le Mouv’, Sud-Ouest radio…), celles et ceux qui ont parlé du livre dans leurs colonnes (France Soir, Siné hebdo, Ouest France, Sud-Ouest magazine, Le Quotidien du médecin, La Libre Belgique…), vont être bien étonnés : ils ne s’en étaient pas aperçus. Ces naïfs auraient-ils de la merde dans les yeux ? Quant au site Internet Oumma.com, animé par des musulmans, il en a même recommandé la lecture en le trouvant « très drôle ». Aurait-il raté le coche (largement ouvert ces derniers temps) de la croisade contre les moulins à vent ? Marie Lemonnier, elle, et elle seule, a su décrypter la hideuse haine de l’autre qui infiltrerait ses tentacules (mine de rien) sous les pages de notre essai.
De qui se moque-t-on ? Justement, le « manuel » prend pour cible au passage, entre autres, l’un des chefs de Marie Lemonnier, je veux parler de Jérôme Garcin, directeur de rédaction du Nouvel Observateur. Celui-ci, fort influent et bien en cour, est l’auteur de livres de société consacrés à un sujet brûlant : le cheval. C’est probablement ce crime de lèse-majesté qui aura fait prendre la mouche à notre journaliste, qui défend fort mal la tolérance dont elle se dit la prêtresse.
Que le Nouvel Observateur continue à me brocarder sous les guises d’une « essayiste à l’humour vaseux, sans plume ni scrupules ». Si j’ai si peu de talent, pourquoi tant de haine ? Quant aux scrupules, je n’en aurai aucun à continuer la lutte… Contre la bêtise.