Depuis le lundi 31 octobre, on est 7 milliards sur la planète. Bienvenue au sept-milliardième, bienvenue… Ou malvenue. Devant cette marée humaine, la presse affiche pour la première fois une pointe d’inquiétude et un soupçon de désarroi. Un ton nouveau qui étonne, tant les médias ont coutume de « dédramatiser » les enjeux de la natalité. Et pas seulement en France, un pays champion en termes de préoccupations et de politiques natalistes, où les médias se montrent plutôt pro-bébé.
Jusque là, l’opinion commune était : changeons le mode de répartition des richesses et tout ira bien. La question du nombre se résumerait à un « simple » problème de partage des ressources, puisque 20% des habitants de la planète consomment 80% de ses richesses. Poursuivons le raisonnement. Si on va par là, la guerre n’est pas un problème non plus. On entend ici et là des bruits de bottes ? Il suffit de régler les antagonismes ethniques, religieux et territoriaux - bref, de faire la paix dans le monde - et voilà le dossier « guerre » instantanément clos. Et hop, la baguette magique de Harry Potter n’aurait pas fait mieux.
Qu’on ne s'y trompe pas, je ne suis pas une militante de la décroissance. D’abord j’ai deux gosses, donc je trouve malhonnête de dire aux autres : « Ne faîtes pas comme moi ». Mais je juge également faux-cul de s’abriter derrière le paravent de l’idéalisme (« Rien n’est plus beau qu’un sourire d’enfant ») pour justifier mes choix, discutables sur le plan collectif. En fait, je suis une Indignée du bourrage de crâne et du pathos. Qu’on cesse de nous vendre l’enfant-bonheur-qui-est-notre-avenir : la grande baby’llusion, ça suffit.