Bonjour chez vous, et ailleurs aussi.
Déplorons ensemble la fin du feuilleton qui a tenu en haleine tous les Français, celui de l'avenir de Jean Sarkozy. A 23 ans, le fils du président s'est certes donné la peine d'être né mais il peine à commencer ses études de droit. Que va-t-il devenir ? Son père lui avait réservé la présidence de l'EPAD, ce qui a suscité de nombreux sarcasmes et accusations de « népotisme » (on note que c'est un mot nouveau dans le PPF, paysage politique français). Aussi Jean a-t-il jeté le gant le 22 octobre : non, la France n'EPAD (n'est pas) et ne sera pas une république bananière. Le pouvoir se serait-il banané sur cette affaire ? Peut-être, mais Jean a de la ressource. Il pose à présent en héros du renoncement. Comme celle dont les aventures bercèrent jadis la jeunesse de son père Nicolas : nous voulons parler de la Princesse de Clèves.
Sans transition, la crise du lait. Tous les Européens ont vu depuis des mois, au journal télévisé, des millions de litres de laits déversés dans les rues ou les champs par des agriculteurs en colère. Le gaspillage, c'est laid, nos parents nous répétaient : « Pense aux petits Ethiopiens qui meurent de faim ! » Mais les éleveurs n'ont pas peur d'éclabousser leur image : ils en ont ras les cornes d'être les victimes de la chute des prix sur un marché en cours de libéralisation. Que fait l'Etat ? Se pourrait-il qu'il manque à sa mission d'éternelle vache à lait ? On apprend que les mamelles généreuses de la Commission européenne devraient lâcher prochainement 300 millions d'aide. Afin que tout continue comme dans la chanson de Serge Gainsbourg : « la beauté cachée du lait-du lait se boit sans délai-délai ».
Prenons à présent un peu de hauteur. Le 21 octobre, trois Afghans en situation irrégulière ont été reconduits manu militari dans leur pays d'origine. Un very bad trip ? Renvoyer des gens vers un pays en guerre n'est pas ce qu'on fait de plus glorieux, même si s'envoyer en l'air et y envoyer les autres peut parfois présenter ses charmes. Encore faut-il envelopper tout ça d'un peu de « pédagogie citoyenne ». A cause d'un certain cafouillage et de nombreux ratés autour de cette affaire, on a cru que ça branlait dans le manche du côté du château. Mais il y a quand même un pilote dans l'avion. Explication un peu embarrassée des autorités françaises : on n'en expulse que trois + l'avion est anglais = c'est pas grave. Ce qui est sûr, c'est qu'il n'y avait pas de surbooking le jour du vol. On ne sait rien sur les circonstances de leur arrivée, mais les trois passagers feront l'objet « d'un suivi individualisé » : c'est sûr, cela plane pour eux.