Le nucléaire, c’est dangereux. Ça tue. Et ça empoisonne l'environnement pour des centaines de milliers d'années. On s’en doutait un peu, mais en France, pays nucléophile par excellence, ça mérite d’être dit et redit. Non seulement c’est dangereux, mais c’est cher. Prenons l'hypothèse d'un accident nucléaire. Le coût : 430 milliards d'euros par réacteur explosé, selon un rapport de l'IRSN. D’après un article du journal Monde daté du 10 mars, le gouvernement pourrait alors être contraint… de vendre le château de Versailles pour dédommager les victimes. Oui, vous avez bien lu. Payer en châteaux, quand même, c’est royal.
Admirons l’égalité : un réacteur = un château. L’homme aux rats de Freud, ce névrosé bien connu, comptait en rats ; le bureaucrate formaté par l’histoire de France, lui, compte en châteaux. Pour les gros postes budgétaires, compter en kilo-châteaux.
Petit exercice pratique. La centrale de Cattenom, c’est 4 réacteurs nucléaires à elle toute seule. Alors en châteaux, ça fait… Amboise + Chambord + Blois + Chinon, ça suffira-t-il pour payer la douloureuse ? Mais où sont les bureaux de change ?
« Le pape de Rome, c’est combien de divisions ? » demandait ironiquement Staline. La France, c’est combien de châteaux ? Et mon cul, combien de poulets ?